La fête de la nature organisée le samedi 25 mai par le muséum d’histoire naturelle, a réjoui petits et grands. Avec notamment, une fête de l’eau célébrée par deux balades complémentaires le long des ruisseaux de la Torse et du Baret. L’une très poétique à destination des enfants, mais pas que, est construite comme une pièce de théâtre interactive, jouée avec brio par Chloé Mazzani qui sait faire participer un large public. L’autre, plus technique sur la problématique de l’approvisionnement et de l’utilisation de l’eau dans le quartier met en lumière le talent d’Yves Dutour pour vulgariser un pan d’histoire.
Balade théâtralisée par Menelik, jouée par Chloé Mazzani
Le matin Chloé Mazzani entraina petits et grands dans une ronde au fil de l’eau de la Torse. On croisa des nymphes, les esprits de rivière et des carpes intenables. L’écologie fut racontée de façon ludique pour les petits mais aussi pour des grands qui souvent font semblant de savoir sans savoir. On compta les arbres et les bambous, expliqua avec force gestes et des mots simples ce qu’est une ripisylve, la captation d’une source et la biodiversité. Une chanson de marche inventée pour l’occasion, galvanisa l’assemblée et surtout les enfants qui parcoururent sans broncher la promenade de la Torse et la coulée verte pendant presque 3 heures. Puis on mima une bataille entre soldats romains qui pataugeaient dans l’eau d’une Torse fictive et des guerriers Salyens qui dansaient sur la rive, comme au théâtre mais avec une armure et des épées imaginaires. Les enfants prirent leur rôle à cœur et ceux qui jouaient les Salyens furent fort déçus de perdre la bataille sans pouvoir prendre leur revanche. La balade théâtralisée se termina en apothéose au lavoir St Thomas où comme sur la scène d’un amphithéâtre, les acteurs tirèrent leur révérence sous les applaudissements et les félicitations. Au baisser de rideau, les enfants étaient trop fatigués pour crier bis mais dans leurs yeux des rêves s’éveillèrent. On prit rendez-vous pour une autre fois. Bravo à Chloé pour ce remarquable spectacle.
Hubert Capes
Eau et usage de l’eau par Yves Dutour (Muséum d’histoire naturelle)
Ce fut une déambulation très réussie et captivante, de fin d’après-midi, autour de la maitrise de l’eau à Aix en Provence, plus historique et technique que la visite du matin. C’est toute la problématique de l’approvisionnement et de l’utilisation de l’eau, qui est exposé durant la balade menée de main de maitre par Yves Dutour. Il rappelle en introduction que la construction des canaux et barrages à partir du XIXème siècle permettant de capter les eaux de la Cause/Infernet et du Verdon, concourent à alimenter la ville d’Aix et à résoudre des problèmes d’insalubrité à l’origine d’une épidémie de choléra en 1835.
L’eau favorisait dans le quartier plusieurs activités. Outre servir à l’irrigation des cultures, elle alimentait des lavoirs et faisait tourner des moulins dont on retrouve la trace sur le cadastre Napoléon. Parcourant le parc du Baret-Roc fleuri, Yves Dutour retrouve les deux canaux qui alimentaient Aix en eau à partir de 1850 environ, le canal Zola complété ensuite par le canal du Verdon. On croise ensuite un aqueduc d’irrigation avec l’eau du Verdon, émergeant d’une végétation envahissante et qui passait sous le Baret par un siphon. Puis on se dirige vers plusieurs sources d’eau tiède qui jaillissent près de la Torse et dans le lit du Baret, dont la température avait été relevée précédemment par Yves Dutour
Deux lavoirs au moins sont identifiés sur le ruisseau du Baret, attestant une ancienne activité locale. Au XVIIIe, le quartier a fait l’objet d’âpres disputes entre les riverains du Baret et la ville d’Aix pour s’approprier la ressource en eau. Afin de mettre un point final aux détournements qui impactait l’alimentation en eau thermale de la ville, une solide pyramide fut construite au dessus de la source principale, appelée pyramide de Baret (propriété privée). En passant au dessus d’un pont de bois, on découvre la source couverte de Villemus autour de laquelle les anciens du quartier aimaient se réunir.
De retour sur la promenade de la Torse,l’emplacement de deux anciens moulins est localisé à l’aide du cadastre Napoléon. Nous avons appris à cette occasion que les deux éléments bastidaires inscrits au PLU (le Moulin de la Torse EP 181 et le Pavillon de la Torse EB120) étaient de vieux moulins répertoriés sur les cartes anciennes et desservis par des canaux dérivés de la Torse à partir des 2 chutes d’eau installées dans le lit de la Torse dont la plus importante est située près de l’étang de la Torse. Dans une documentation fournie par une collègue du CIQ Pigonnet Beauvalle il est effectivement indiqué que les moulins situés sur la Torse étaient des moulins à grain ou à huile.
Un grand merci à Yves Dutour d’avoir mis à la portée de tous cet aspect souvent méconnu de notre quartier.
Michel Braunstein et Hubert Capes
Faites votre choix…Baret, Barret, Grand Barret ou Prignon !
Avec un nom qui varie suivant les cartes utilisées, le ruisseau du Baret souffre d’un trouble dissociatif de l’identité ! Outre un doute planant sur son orthographe avec Baret ou Barret, les cartes mentionnent différentes appellations. Les cartes Michelin désignent souvent sous le nom Torse, le ruisseau Torse-Baret, ex Grand Baret venant de St Marc, que les Aixois appellent tout bonnement le ruisseau Baret. Et pour finir, Menelik sur sa carte interactive ou l’IGN, appellent le ruisseau du Baret, le ruisseau du Prignon.